(antiquité) Nom donné par Homère aux hommes d’un courage et d’un mérite supérieur, favoris particuliers des dieux, et dans Hésiode à ceux qu’on disait fils d’un dieu et d’une mortelle ou d’une déesse et d’un mortel.
(figuré) Personne qui se distingue par une valeur extraordinaire ou des succès éclatants à la guerre, qui réussit des actions périlleuses.
Tout homme qui se distingue par la force du caractère, la grandeur d’âme, une haute vertu.
On l’emploie quelquefois avec le même sens par plaisanterie.
(littérature) Personnage principal d’un poème, d’un roman, d’une pièce de théâtre.
Personne à qui il arrive une aventure
Le personnage qu’on loue dans une solennité.
Personne qui de distingue dans la pratique de quelque chose, en bien ou en mal.
(figuré) Personne qui est l’objet de l'admiration d'une autre.
Sourds aux leçons efféminées Dont le siècle aime à les nourrir [les princes]. Il saura que les destinées Font roi pour régner ou mourir ; Que des vieux héros de sa race Le premier titre fut l’audace, Et le premier trône un pavois ; Et qu’en vain l’humanité crie : Le sang versé pour la patrie Est toujours la pourpre des rois !
Haï, Épicure le fut et le sera parce qu'il est un des héros de l'humanité. […]. Et si, à sa suite, l'ensemble de l’épicurisme fut maudit, et calomnié comme libertinage dévergondé, c'est parce qu'il guérit de la peur dont tout pouvoir, religieux ou politique, a besoin !
Ce n’est pas que mon cœur, du travail ennemi, Approuve un fainéant sur le trône endormi : Mais, quelques vains lauriers que promette la guerre, On peut être héros sans ravager la terre.
L’amour peut bien remuer le cœur des héros du monde [Louis XIV], il peut y soulever des tempêtes et y exciter des mouvements qui fassent trembler les politiques, et qui donnent des espérances aux insensés ; mais il y a des âmes d’un ordre supérieur à ses lois… (Jacques-Bénigne Bossuet, Oraison funèbre de Marie-Thérèse d’Autriche)
Ah ! Il faut n’être pas né médiocre pour cela : la grâce a ses héros qui ne doivent rien à ceux que les siècles passés ont admirés […]
Ouvrez les yeux, chrétiens, et regardez ce héros dont nous pouvons dire comme saint Paulin disait du grand Théodose, que nous voyons en Louis, non un roi, mais un serviteur de Jésus-Christ, et un prince qui s’élève au-dessus des hommes plus encore par sa foi que par sa couronne.
Il a été un héros de courage chez le docteur.
C’est du fils d’un tyran que j’ai fait ce héros.
[…] et le juste a la réalité de toutes les grandes vertus dont le héros mondain n’a souvent que la réputation et l’image.
Le vulgaire est content s’il remplit son devoir ; Il faut plus au héros.
Il [Ney] donna trois heures au ralliement ; et, sans se laisser agiter par l’impatience et le péril de l’attente, on le vit s’envelopper de son manteau, et, ces trois heures si dangereuses, les passer à dormir profondément sur le bord du fleuve ; tant il avait le tempérament des grands hommes, une âme forte dans un corps robuste, et cette santé vigoureuse sans laquelle il n’y a guère de héros !
Tu [Brutus] veux être un héros, va, tu n’es qu’un barbare […]
Souvent, sans y penser, un écrivain qui s’aime Forme tous ses héros semblables à soi-même […]
[…] la solennité des éloges veut presque être soutenue par le faste du héros qu’on loue ; et il semble que l’orateur n’a jamais plus besoin d’art que lorsqu’il n’a qu’à louer la vérité et la justice.
[…] des pécheurs célèbres et déclarés […] qu’on regardait comme des héros dans l’impiété et le libertinage […]
Protecteur de mon sang, héros de l’amitié.
Nous avons vu périr successivement tous ceux qui ont eu part à ces expéditions [mesures d’un degré du méridien] : M. le Monnier reste seul. Il a réuni sur sa personne tous les sentiments qu’un zèle si généreux et si noble nous avait inspirés pour ces héros de l’astronomie […]
Chacun de ces derniers jours avait eu ses hommes remarquables ; entre autres celui du 16, Eugène, celui du 17, Mortier ; mais dès lors tous proclamèrent Ney le héros de la retraite.
Aux encens qu’elle donne à son héros d’esprit.
Le chevalier de Grammont était, dès ce temps-là, son héros [Saint-Évremond].
Guise avec plus d’éclat [que Mayenne] éblouissait les yeux, Fut plus grand, plus héros, mais non plus dangereux.
Il semble que le héros est d’un seul métier, qui est celui de la guerre ; et que le grand homme est de tous les métiers, ou de la robe, ou de l’épée, ou du cabinet, ou de la cour : l’un et l’autre mis ensemble ne pèsent pas un homme de bien.
Le peuple lui décerna [à Gélon] les honneurs qu’on rendait alors aux demi-dieux, appelés autrement les héros.
[…] l’histoire nous dit que les premiers héros n’ont été que des destructeurs de bêtes.
Hélas ! Si tous les héros n’ont pas été récompensés comme ils méritaient de l’être, tous les traîtres n’ont pas été punis.
[…]; j'appris dans la suite à mieux connaître le militaire qui est à portée du bruit et non à portée des coups. Il admire plus qu'on ne croirait ceux qui vont plus loin ; il les prend aisément pour des héros ; peut-être il les envie.
C’est un sujet de consolation pour notre pauvre humanité, de voir qu’il y a eu de l’homme dans les héros.
Un héros arrêté n’a que deux bras à lui.
Loin de nous les héros sans humanité ! Ils pourront bien forcer les respects et ravir l’admiration, comme font tous les objets extraordinaires ; mais ils n’auront pas les cœurs.
Ce qui fait le héros, ce qui porte la gloire du monde jusqu’au comble, valeur, magnanimité, bonté naturelle, voilà pour le cœur ; vivacité, pénétration, grandeur et sublimité de génie, voilà pour l’esprit…
Il [le Père Mascaron] nous a dit qu’un Héros étoit un voleur, qui fait à la tête d’une armée ce qu’un voleur fait tout seul : notre Maitre n’a pas été content de la comparaison : jusqu’ici c’est un secret : en tout, il déplait au Roi & aux gens d’esprit.
Ce héros [Mithridate] dans mes bras est tombé tout sanglant.
Ce héros [Achille] si terrible au reste des humains […] Elle l’a vu pleurer et changer de visage.
On traite de héros un homme qui fait la conquête, c’est-à-dire qui subjugue injustement les pays d’un État voisin.
Il y a une infinité de gens de guerre qui sont des héros dans l’action, & hors de-là ne font guère de réfléxions sur leur métier.
Il est assez ordinaire à ces héros qui brillent dans les combats et dans les actions guerrières, de paraître très faibles et très médiocres dans d’autres temps, et par rapport à d’autres objets.
Montrez-nous, héros magnanimes, Votre vertu dans tout son jour ; Voyons comment vos cœurs sublimes Du sort soutiendront le retour.
Mais au moindre revers funeste, Le masque tombe, l’homme reste, Et le héros s’évanouit.
Les rois de Suède ses successeurs [de Christine] jusqu’à Charles XII ne firent presque rien de digne du grand Gustave ; et Charles XII, qui fut un héros, n’eut pas la prudence qui en eût fait un grand homme.
Avant elle [l’impératrice de Cimmérie] des hommes malheureusement puissans envoyaient des troupes de meurtriers ravir à des peuplades inconnues et arroser de leur sang les héritages de leurs pères ; on appelait ces assassins des héros ; leur brigandage était de la gloire.
Un roi soldat est appelé un héros […] un monarque législateur, fondateur et guerrier est le véritable grand homme ; et le grand homme est au-dessus du héros ; je crois donc que vous serez content quand je ferai cette distinction.
Et qu’est-ce qu’un héros ? - Mon enfant, c’est le brave.
Les voilà ces héros si longtemps invincibles [les soldats de Waterloo] ! Ils menacent encor les vainqueurs étonnés ; Glacés par le trépas, que leurs yeux sont terribles ! Que de hauts faits écrits sur leurs fronts sillonnés !